Thierry BRAC de la PERRIÈRE
       Évêque de Nevers
                                  Message aux diocésains de la Nièvre
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Nous entrons dans le temps de l’Avent, qui nous prépare à célébrer la naissance de Jésus, la lumière du monde. Que nos cœurs s’unissent et déjà se remplissent de la joie de Noël, la joie d’accueillir le Prince de la Paix.
Le début de l’Avent coïncide avec la reprise des célébrations publiques de la messe, même si le nombre maximum autorisé de trente personnes n’a aucun sens, ni au plan sanitaire ni au plan de l’exercice du culte. Ce nombre a été fixé de façon arbitraire et sans vrai dialogue avec les représentants des cultes. Cela étant, les prêtres de vos paroisses vont faire leur possible pour vous permettre de participer aux célébrations dominicales dans le respect de ces règles. Dans la plupart des cas le nombre des messes sera augmenté, parfois doublé. Ou bien, lorsque cela n’est pas possible ou pas suffisant, cela se passera comme lors du confinement. Pour ma part, dans la mesure où tout le monde ne pourra pas participer physiquement à une messe, je continuerai à diffuser la messe sur YouTube depuis la Maison du diocèse. Mais espérons que de nouvelles négociations aboutiront vite à des dispositions plus conformes au bon sens.
Notre foi ne se limite pas aux célébrations dominicales. Pendant le confinement, de multiples initiatives ont vu le jour dans vos paroisses pour nourrir votre foi. Des efforts ont aussi été fournis pour maintenir les liens avec les personnes isolées ou vulnérables. Des jeunes venus de Paris sont venus en soutien dans deux de nos paroisses, pour la prière et la visite des personnes seules. Tout cela est réjouissant et stimulant. Au plan de la catéchèse des enfants et de la pastorale des adolescents, des propositions ont été faites et des rencontres ont eu lieu par internet. C’est une autre façon de communiquer, qui ne remplace par les relations directes, mais cela permet d’autres formes d’échanges et stimule la créativité. Les familles ont été plus impliquées.
Pour accompagner le temps de l’Avent, diverses propositions vous sont faites au sein de vos paroisses. Cette année, je vous propose aussi une démarche diocésaine, qui ne devrait pas entrer en concurrence avec les initiatives locales. Si c’est le cas, je vous encourage à privilégier l’initiative paroissiale.

La venue de Jésus est celle du Prince de la Paix. Il vient comme un enfant vulnérable, qui sera menacé dès sa naissance. Il vient comme un agneau au milieu des loups et ne sera pas épargné par eux. Mais c’est bien par lui que la paix est offerte aux hommes. Ce sera le message de Noël : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, ses bien-aimés ». La gloire de Dieu est d’établir son règne de paix. Mais cette paix ne s’impose pas de l’extérieur, elle germe de l’intérieur. Et elle doit tout transformer : les cœurs, les relations, les organisations, l’humanité et même le cosmos. Cela n’est bien sûr pas à vues humaines mais à vues divines, mais ce que nous ne voyons pas à l’œil nu nous pouvons le voir avec le regard de la foi.
Aussi je vous propose, dans ce temps de l’Avent, un cheminement pour l’accueil de la paix de Noël, un chemin vers Jésus, le Prince de la Paix, en quatre étapes comme les quatre semaines de l’Avent, mais peut-être aussi comme les moutons que dans mon enfance on faisait avancer vers la crèche de Jésus. Ce sont les quatre dimensions de la paix que Jésus vient nous apporter

- Une paix qui vient de Dieu et qui nécessite notre ouverture à Dieu
- Une paix qui s’ouvre sur nos semblables, avec des paroles et des gestes qui facilitent la
rencontre ou la réconciliation
- Une paix qui s’étend à toute la création, par une manière de vivre qui exprime une juste
relation avec l’environnement
- Une paix qui a le visage de Jésus, le prince de la Paix
Pour chaque dimanche (ou chaque semaine) de l’Avent, je vous propose une petite méditation
à partir de l’une des lectures de la liturgie, ainsi qu’une prière et une suggestion d’action en lien avec le thème. Et le soir, une bougie pourrait être allumée à la fenêtre (ou aux fenêtres) ; ainsi, chaque dimanche s’ajouterait une bougie (comme on le fait pour les couronnes de l’Avent). Et la nuit de Noël, on remplirait les fenêtres de petites lumières.
Par ailleurs, puisque les églises restent ouvertes pendant le (dé)confinement, je suggère que
l’on en profite pour aller y prier. Il y aura sans doute dans votre paroisse une ou plusieurs églises dans lesquelles une crèche sera installée. Je vous propose donc d’y ajouter une démarche particulière, en confectionnant un mouton (ce peut être selon le modèle proposé, mais de façon tout à fait libre et avec vos propres talents.
Enfin, un calendrier numérique de l’Avent vous sera proposé sur le site du diocèse, pour ouvrir
chaque journée sur une parole biblique et une image de notre beau pays nivernais.
Par ailleurs, nous célébrerons le deuxième anniversaire de la consécration de notre diocèse à
la Vierge Marie, le 8 décembre, en nous associant à la belle initiative d’une paroisse lyonnaise : « S’il te plaît Marie », que l’on vous précisera la semaine prochaine. Nous illuminerons pour Marie, le 8 décembre, avant d’illuminer pour Jésus, la nuit de Noël.
Que l’Esprit Saint ouvre nos cœurs à la venue parmi nous et à la présence en nous de Jésus, le
Prince de la Paix.
A Nevers, le 27 novembre 2020

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 Un nouveau confinement, de nouvelles violences,  de nouveaux défis pour notre Espérance

Frères et sœurs,

Nous voici repartis pour une nouvelle période de confinement, qui va encore lourdement peser sur notre vie sociale et ecclésiale. Et dans le même temps, un nouvel attentat vient de frapper notre pays, en visant cette fois expressément la foi chrétienne.

En ce qui concerne le confinement, des leçons ont été tirées de celui du mois de mars. En particulier, les célébrations d’obsèques sont encore possibles dans les églises. Nous pourrons aussi célébrer la Toussaint dimanche. En ce qui concerne les messes dominicales, à partir du 8 novembre, elles seront célébrées en privé mais des retransmissions seront réalisées en direct, notamment depuis la Maison du diocèse.

Notre radio, RCF Nièvre, continuera de diffuser la messe depuis le sanctuaire Sainte-Bernadette. Mais nous verrons, avec la Conférence des Evêques de France, comment concilier la liberté de culte avec les mesures sanitaires.

Je devais me rendre à Lourdes à partir de lundi pour l’Assemblée plénière de la Conférence des Evêques de France. Cette session se tiendra en visio-conférence mais nous prive de la richesse des rencontres en direct.

Pour notre diocèse, diverses rencontres doivent être annulées, lorsqu’elles ne pourront pas se faire en visio-conférences : la récollection du Monastère invisible, la rencontre des prêtres ainés, les diverses rencontres de catéchèse, d’aumônerie ou de mouvements, ainsi que la récollection d’Avent qui était prévue sur deux jours et demi, fin novembre, sans compter toutes les réunions prévues dans le cadre paroissial.

Le premier confinement avait suscité de belles initiatives de solidarité, notamment avec les personnes isolées. Que chacun se sente responsable de ses voisins, particulièrement les personnes vulnérables.

D’ores et déjà, entrons dans une prière plus assidue. Comme pour le premier confinement, je me tiendrai chaque jour devant le Saint-Sacrement, mais cette fois-ci de 18h à 19h. L’adoration journalière ne pourra pas avoir lieu à la chapelle du lycée général Notre-Dame (site « L’Espérance ») mais j’invite les adorateurs à garder leur heure de prière en se souvenant de la parole de Jésus : « Quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte et prie ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le revaudra » (Mt 6,6). La prière nous met en communion les uns avec les autres et avec l’humanité, même dans la solitude.

Notre pays connaît une nouvelle vague d’attentats, d’un nouveau type, propres à semer une terreur générale tant il est difficile de se prémunir d’une attaque soudaine au couteau. Portons dans notre cœur les victimes et leur famille, et gardons-nous d’entrer dans les passions politiquement et idéologiquement orientées. L’irénisme comme le complotisme sont deux erreurs. Nous sommes disciples du Christ, ce qui veut dire une lucidité quant au péché qui sème la violence et la mort, une responsabilité dans les paroles et les actes porteurs de paix, et une dimension prophétique dans notre manière d’affronter la mort, à la lumière de la croix du Christ.

Je vous relaie la proposition de prière de la Conférence des évêques en relation avec le dernier attentat :

Seigneur,

Nous te confions notre pays alors qu’il vient de connaitre un nouvel événement dramatique à travers l’assassinat de plusieurs personnes dans la basilique Notre Dame de Nice.

Ton Fils, sur la Croix, a crié le désespoir de notre humanité. Entends notre cri. Il nous entraine aussi dans sa résurrection. Qu’il nous enracine dans une authentique espérance.

Nous te prions pour les défunts et leur famille. Nous te confions leur douleur.

Nous te prions pour la communauté chrétienne et tous les habitants de la ville de Nice.

Donne tout particulièrement aux catholiques d’être confortés et renouvelés dans leur témoignage évangélique.

A la veille de la Toussaint, que l’Esprit Saint fasse plus que jamais de nous des artisans de paix, dans la justice et la vérité.

Par l’intercession de Notre Dame, nous te prions : Je vous salue Marie, pleine de grâce

Mgr Thierry Brac de la Perriere

Le 11 juin, les curés et vicaires ont fait une relecture de la reprise d’activités de leurs paroisses.

La journée a commencé par une intervention de l’économe diocésain faisant le point sur les réalités économiques du moment : les achats de masques et de gel hydroalcoolique, les consignes pour les célébrations dans les églises, la campagne exceptionnelle d’appel au don, la situation des salariés de l’économat. Elle a aussi indiqué que les enveloppes du Denier de l’Église seraient prochainement diffusées.

Tour à tour les curés ont ensuite évoqué la vie de leur paroisse dans ce début de déconfinement. Ils ont dit avoir été très pris par les obsèques célébrées dans des conditions qui ont fait souffrir les familles. Les baptêmes et mariages ont été reportés, mais il leur faut garder le contact avec ces familles et ces couples. Moins nombreuses qu’autrefois, les célébrations dominicales ont repris grâce à la mobilisation de paroissiens venus pour préparer les églises. Il y avait une vraie joie de se retrouver, mais des personnes plus âgées ne sont pas encore revenues : comment maintenir le contact avec elles ? Les Équipes d’Animation Pastorale (EAP) se sont réunies pour préparer le temps de l’été et celui de la rentrée. Les fraternités qui n’ont pas arrêté pendant le confinement poursuivent leur chemin. Les catéchistes ont gardé des liens avec les enfants et les parents : ils cherchent comment les réunir avant l’été et ainsi préparer la rentrée, les premières communions et les professions de foi reportées à l’automne.

De tout cela, le père évêque a relevé plusieurs pistes :

• Importance de la prochaine rentrée pastorale : « les fraternités de proximité doivent être missionnaires ». Une formation sera nécessaire à la suite du temps fort diocésain du 31 octobre.
• Le conseil presbytéral aura à travailler sur l’évolution du presbyterium : sa composition, « être prêtre diocésain », la vocation au ministère de « prêtre en paroisse »…
• Les visites pastorales seront reprogrammées avec les curés

Une rencontre fraternelle et plein d’espérance.

Père François Montagnon

A propos de l'auteur :C. Geoffroy 
Déléguée diocésaine à la communication