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Par Aumônecaté le 2 Novembre 2019 à 16:40
Saints dans l’Église sainte
Le pape François vient de canoniser cinq nouveaux saints, dont la belle et grande figure du cardinal Jean-Henry Newman, trop peu connue en France, mais aussi une laïque suisse, Marguerite Bays, couturière de son état, et tertière franciscaine. La sainteté est une dimension toujours vive de l’Église, il est heureux qu’à chaque époque soient reconnus de nouveaux saints. J’ai entendu dernièrement une remarque : celle de la rareté des saints reconnus au sein même du mariage. Il y a eu la canonisation récente des parents de sainte Thérèse de Lisieux, Louis et Zélie Martin, mais il est vrai que leur vie de couple et de parents est à certains égards unique, extraordinaire. Mais précisément, la sainteté n’est-elle pas dans l’extraordinaire de l’ordinaire ? La première étape de la reconnaissance de la sainteté est la déclaration de « l’héroïcité » des vertus : c’est-à-dire du caractère particulièrement admirable de la vie de la personne. La sainteté ordinaire dont parle pape François ne consiste pas dans une sainteté au rabais, mais dans la transfiguration de l’ordinaire par l’Esprit Saint.
Toute sainteté vient du Christ et elle est communiquée à son Corps mystique, l’Église, par l’Esprit Saint. Il ne faut pas négliger la relation entre la sainteté du Christ, la sainteté de l’Église et la sainteté personnelle des membres du Christ. La sainteté de chacun est reçue de la grâce du baptême est des autres sacrements, grâce qui fructifie au centuple pour certains, lorsque la semence est accueillie dans la bonne terre. Cela veut dire que l’Église est porteuse de la sainteté du Christ, qui se diffuse dans ses membres pour autant qu’ils sont unis à la tête, comme les sarments sont unis à la vigne. L’Église, si elle est dite « sainte » - comme elle est dite aussi une, catholique et apostolique – c’est en tant que corps du Christ vivant de son Esprit. C’est par elle que sont communiqués les moyens de notre sanctification : la Parole de Dieu, les sacrements, les différents lieux de communion et de croissance dans le Christ. Les saints sont les plus beaux fruits de la Parole de Dieu, du baptême, de l’eucharistie, de toute la vie ecclésiale. On ne peut comprendre la sainteté en la coupant de la matrice d’où elle vient, qui est le sein de l’Église, notre mère qui nous enfante dans le Christ.
Si nous cherchons la manière dont nos frères et sœurs dans la foi ont grandi en sainteté, n’omettons pas de regarder leur relation à l’Église, cette Église marquée par tant d’erreurs et de péchés tout au long de son histoire. Et veillons nous-mêmes, quels que soient les griefs que nous pouvons avoir contre elle, à nous situer toujours à l’intérieur de cette Église, en accueillant ce qu’elle a à donner de plus précieux : la connaissance du Christ, la vie du Christ, la sainteté du Christ.
+ Thierry Brac de la Perrière
Evêque de Nevers
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Par Aumônecaté le 10 Mars 2019 à 16:34Par Aumônecaté dans le 10 Mars 2019 à 10:38
Nous entrons en Carême. Cette route a un but : nous renouveler de l’intérieur,
retrouver la pleine vie de notre baptême. C’est une nouvelle initiation chrétienne, qui doit nous conduire, avec les nouveaux baptisés de Pâques, à une nouvelle profession de foi en Dieu notre Père, en Jésus Christ notre Seigneur, en l’Esprit Saint qui nous est communiqué.Je proposerai, au milieu de ce carême, une récollection pour tous ceux d’entre nous qui ont une responsabilité dans l’annonce de la foi : les catéchistes (d’enfants, de jeunes ou d’adultes), les accompagnateurs de catéchumènes, mais aussi ceux qui participent à l’accueil des familles pour le baptême de leurs enfants ou pour les obsèques de leurs proches, ceux qui accueillent des couples en vue du mariage. Je pense de manière plus générale à tous ceux qui participent d’une manière ou d’une autre, dans un mouvement, dans une paroisse, dans un service D’Église ou de façon personnelle, à l’annonce de l’Évangile. Ce week-end des 23-24 mars, au sanctuaire Sainte-Bernadette, n’a qu’un but : répondre à la question de Jésus : « Pour vous, qui suis-je ? » Pour ceux qui croient en Jésus Christ, pour ceux qui annoncent Jésus Christ, n’y a-t-il pas de question plus essentielle que celle-ci, que Jésus a posée à ses propres disciples au milieu de son ministère public ? N’y a-t-il pas de sujet de dialogue plus stimulant, que de se parler de celui qui nous a tout donné et qui donne sens à notre vie ? Deux amoureux ont-ils d’autre question plus essentielle que celle-ci : « Pour toi qui suis-je ? » Que nous participions ou non à cette récollection, Jésus nous pose la même question : « Pour toi, qui suis-je ? » Et, de façon souvent implicite, le monde nous pose aussi cette question : « Pour vous, qui est Jésus ? Qui est votre Dieu ? »
Nous allons donc tâcher de revenir à ce cœur à cœur avec celui qui est le cœur de notre foi. Et dans le même temps, nous aurons l’occasion de découvrir à nouveaux frais la source de notre foi : le Livre des Livres, la Bible. La semaine biblique qui va se tenir dans notre diocèse, du 16 au 22 mars, intitulée « Place de la Bible », sera une succession de rencontres autour de ce patrimoine majeur de l’humanité, qu’une laïcité imbécile interdit d’ouvrir dans les écoles publiques. Et personnellement, j’ai déjà à me réjouir de la rencontre enclenchée avec un laïc juif de notre département, qui se poursuivra par le commentaire à deux voix d’un texte de la Genèse. La richesse de ces textes est capable de produire de belles lumières et de belles rencontres entre nous et nos frères aînés dans la foi, surtout à l’heure où l’on déplore un regain d’antisémitisme et de fermeture à l’autre.
En allant à la source de notre foi, nous irons à la source qui sommeille ou qui jaillit dans le cœur de nos frères et sœurs d’autres croyances ou convictions. C’est là notre vrai chemin vers Pâques.
+ Thierry Brac de la Perrière
Evêque de NeversPhoto aumonecaté
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